J+237 : HYPOTHETIQUES HYPOTHESES ET REBONDISSANTS REBONDISSEMENTS

Publié le par jeveuxunamoureux

graphisme-humour-ouvrier-truelle-dea13924551ec3ffb51315045d.jpgJe vous ai laissés dans un suspens insoutenable : le maçon portugais allait-il pointer le bout de sa truelle hier au comptoir ? Hé bien non. Pas venu pas pris. Soit il est allé maçonner d’autres serveuses, ou bien il a trouvé un boulot qui l’a expédié sur quelque chantier antipodal, soit je l’ai découragé, soit il n’a pas compris ce que voulait dire : « à samedi prochain». Ce qui, dans cette dernière éventualité, indiquerait que son niveau en Français est encore pire que ce que je croyais.  Aucune déception de ma part : parfois, une graine qu’on sème ne lève bien que quelques saisons plus tard. Je reporte donc sine die la statistique personnelle que je voulais faire sur le comparatif amoureux entre plombiers et maçons portugais.  La statistique attendra.

 

Le comptoir, amolli par les premières pluies et les premiers vrais frimas d’automne, qui plonge les êtres dans les indécisions des saisons interstitielles - comment s’habiller, faut-il sortir ou se replier déjà dans la torpeur hivernale - n’a recueilli que quelques hommes seuls passablement éméchés dont l’un, un voisin que j’aime bien, a voulu sentir mes cheveux. Je l’ai laissé faire car dans ce geste, et chez lui, il y avait quelque chose d’émouvant, comme le bonheur de respirer une odeur sucrée dans un magasin de bonbons pour un enfant pauvre.

 

Si le futur, conjugué au portugais, n’est pas venu au rendez-vous, en revanche le passé recomposé, décliné en français, s’est doublement invité avec mes deux ex.

 

Eh oui ! D’abord en la personne de mon prince tout-pourri, et ensuite en celle de mon ex ex.  Les deux messages qu’a laissés mon ex prince, tout bourré comme de coutume, étaient pour une fois très gentils : dans le premier il conclut son appel par un pâteux « je t’aime », et dans le second, dans lequel il tient à préciser qu’il n’est toujours pas mort, en le répétant 4 fois, sans doute pour bien me prouver qu’il est 4 fois plus vivant sans moi bien que 4 fois ivre-mort, il regrette le temps où j’inondais son portable de SMS. J’ai fait des progrès considérables : je ne l’ai pas rappelé sur le champ. Je ne l’ai même pas appelé du tout. J’ai attendu que la nuit qui parfois porte conseil quand elle ne fait pas faire de grosses conneries, inspire la conduite à tenir au petit matin. Je lui ai donc envoyé un SMS dans lequel j’exprimais à la fois mes regrets, le souvenir que j’ai de lui, toujours bien vivant, mais aussi le désir qu’il ne m’appelle plus, tant sa voix réactive et bouleverse de cuisantes déceptions. Ces messages m’ont vivement émue. Mais je suis en voie de guérison, quelques douloureux que soient les soupirs que m’arrache cette relation inaboutie, inaccomplie, inachevée quoique à peine commencée, mais tellement animale et humaine à la fois, rut et raison, qu’elle demeure unique en son genre.

 

vin-amour.jpgVague à l’âme de poivrot, réminiscence d’heures heureuses, bandaison impérieuse qui dresse au milieu de la nuit et de l’alcool des nécessités de vendange, je ne saurais dire, mais aïe, ouille, ce type me fait encore mal. In vino veritas ou pas, je vais tenter d’oublier ces messages. J’ai quand même regardé longuement les photos que j’avais prises de lui, en un temps heureux où je l’avais photographié dans ma baignoire.

 

Quant à l’ex ex ex qui ne veut toujours pas se contenter de son statut d’ex ex ex, il est venu déposer dans mon giron ses misères conjugales, s’extasier devant ma beauté et me dire combien j’avais compté et je compte toujours pour lui. Pas désagréable mais pour moi qui veut tant désormais être une femme du futur, ces flash-backs écrêtent mes perspectives amoureuses. Je n’irai donc pas dans ces terres déjà labourées, appauvries par tant de fatigants rebondissements déjà, qu’elles ne peuvent plus faire croître que de mauvaises herbes ou des blés rachitiques.

 

Il me reste aujourd’hui. De quoi sera coloré ce dimanche gris, je vous le conterai demain.

 

Sur ce, je vous laisse avec ça :

 

 

 

Publié dans Vieux amoureux

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L
<br /> Ben à demain, et ce n'est pas le suspens mais tes réflexions et comme tu les écris qui est, très souvent, hachement bien! Donc oui peut-être à toute? Je m'apprête juste à passer un coup de fil à<br /> mes copines, concert-apéro Sportif, ça vous branche, z'y êtes déjà?...<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> A tout de suite pour un direct-live show !<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> ben oui, suis-moi je te fuis et vice versa, encore vérifié ; ils n'ont pas fini de te relancer ces deux là :) pour le Portugais, "à samedi prochain", oui, mais, on ne sait jamais ; premier gros<br /> rhume après premiers frimas ? tu l'as échappé belle, il aurait pu te contaminer :)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je vais apprendre à dire "samedi prochain" en portugais. Ca devrait lever toute ambiguité. Et désapprendre le français au besoin...<br /> <br /> <br /> <br />