J+440 : CES FILLES QUI DECLENCHENT LES CONFLITS NUCLEAIRES
Vous avez sûrement déjà croisé ce genre de filles : jolies comme des cœurs, bêtes à désir, sûres d’elles et de leur beauté, connaissant sur le bout de la pine le pouvoir de les lever et d’emporter un cœur d’un battement de cil. Un peu froides avec les filles auxquelles elles ne se mesurent que lorsqu’elles flairent un danger, c’est-à-dire une séductrice de taille supérieure, volatiles, volages, légères, tourbillonnantes, virevoltant dans leur jupette le cul léger avec dans l’œil quelque chose de prédateur. Le monde est un théâtre et la vie une pièce dans laquelle elles ont forcément le premier rôle, où les hommes sont des figurants jusqu’à ce qu’un hallebardier se voie distingué pour donner la répartie et dans lequel les autres femmes jouent les utilités. Ce sont des petites Duchesses de Langeais en puissance. Dansant avec leur homme tout en faisant de l’œil à l’autre, envoyant un baiser de loin à un troisième, caressant de la voix un quatrième, l’essentiel étant de toujours mesurer le pouvoir qu’elles ont sur la gent masculine à n’importe quel moment de la soirée. Enfin ceux qu’elles estiment dignes d’elles. Le reste n’étant jugé que comme de la crotte de bique. En général elles ont une garde rapprochée d’hommes ou d'amis fidèles - ce genre d’homme dont vous êtes toujours sûr qu’il dira oui à une proposition de sortie, et que vous laisserez rentrer seul sans plus vous soucier de savoir s’il reste encore un dernier métro - tous d’ex admirateurs aux lèvres desquels il est resté accroché un filet de bave qui se feraient hacher menu pour défendre la belle si elle était en danger. Elles savent d’instinct qui sont ceux qu’elles pourront faire ployer et ceux, très rares, avec qui elles n’auront aucune chance en dépit de la maîtrise de leur art de la séduction, ce qui pique leur orgueil.
Elles ne se mesurent jamais aux femmes bien plus intelligentes qu’elles et ne se sortent des joutes intellectuelles que par un excès de désir, seul capable de faire oublier une idée.
Le pauvre insecte qui tombe dans la toile de ces araignées est foutu.
Mais s’il ne s’agissait que de quelques insectes boulottés, ce ne serait pas si grave. Car elles ont le pouvoir de faire se battre des frères et de transformer en haines immortelles des amitiés antiques. En général, elles se tirent très bien des bagarres homériques qu’elles savent déclencher. Tandis que les benêts qui se sont étripés pour les beaux yeux d’une de ces belles se retrouvent aux urgences ou retenus dans quelque commissariat pour répondre aux questions sévères des gardiens de la tranquillité publique, elle proteste de sa bonne foi et se défend avec des chatteries qui donnent envie à l’éborgné de perdre son autre œil et au commissaire celle de mettre son épouse en garde à vue pour convoler avec l’éplorée. Bref, on lui pardonne tout, elle se tire de tout.
Balzac est peuplé de ce genre de belles au regard dur et le XIXe siècle de duels qui ont expédié ad patres des armées de cornichons.
L’un de ces types de femmes - peu ou prou - a eu le malheur, alors que je luis portais secours récemment, de me prendre de haut et de me traiter de morue ! (certes elle était éméchée mais je n’aime pas qu’on me traite de noms de poissons, ceci dit sans aucun mépris pour les poissons et particulièrement pour la morue que j’aime infiniment lorsqu’elle est bien dessalée).
Autant vous dire avec quel plaisir, quelle délectation je l’ai expédiée le cul et les quatre fers dans le caniveau. Et si l’on ne m’avait retenue, elle aurait pris dans le derrière une bottée de coups de pieds dont son joli fessier se souviendrait jusqu’à la fin de ses jours.
J’ai appris plus tard qu’elle avait été la cause d’une bagarre et qu’elle avait déjà commencé la soirée le cul par terre. Je n’en ai eu que plus de plaisir. Car j’ai eu conscience d’avoir vengé des générations d’hommes bafoués et de femmes cocufiées tout au long des siècles.
Allez. Sur ce, je vous laisse avec ça. C'est de saison :