J+217 : si j’ai pas d’amoureux, c’est la faute aux communistes !
On a blâmé le communisme de tant de choses déjà, que cette nouvelle affirmation ne dérangera personne.
N’empêche : j’ai les ongles cassés, une tête de damnée de la terre, un foie détruit, des poumons en dentelle de Bruges, une voix disparue, des muscles en compote. C’est sûr, il me faudra un an au moins pour récupérer de ma fatigue, c’est-à-dire que je serai requinquée pour la prochaine fête de l’Huma. Mais comme il faudra que je bosse sur le stand et que je m’amuse en même temps, je serai à nouveau raplapla et je n’aurai pas le temps de me chercher un amoureux et le cycle infernal recommencera pendant des siècles des siècles et moi je finirai toute ratatinée et célibataire. Crotte !
Je me demande si je ne vais pas changer de parti politique. Est-ce qu’on drague plus dans les raouts argentés de droite ? Est-ce que chez les verts poils-aux-pattes on emballe mieux à vélo et en sandales ?
Apparemment chez les communistes, ce n’est pas comme chez les avocats ou les médecins : on ne se marie pas entre soi. Enfin les autres y arrivent peut-être mais moi, perpétuelle décalée de la vie qui n’ai aucun sens du timing, de la continuité ou alors pas assez de persévérance je n’y arrive pas. Ma copine au moins à embrassé un garçon par jour. Juste embrassé certes. Mais il est bien plus agréable de se flinguer les muscles linguaux que les quadriceps. Moi, si j’ai risqué l’entorse de la langue, c’est uniquement parce que j’ai trop parlé.
Il faut dire que je ne sais pas faire deux choses à la fois. Enfin quand je me consacre à quelque chose, je le fais à fond. Quand je milite, je milite. Quand je bosse je bosse. Quand je séduis je séduis. Et quand je décore je décore. La déco de notre stand a beaucoup plu. Donc je suis pleinement satisfaite. Mais maintenant, c’est moi qu’il va falloir redécorer.
Je ne suis pas fâchée que tout soit fini ou à peu près. Ma maison ressemble à une décharge publique et moi à une chiffonnière.
Allez. Retrouvons la quiétude de mes deux boulots : secrétaire en semaine et barman le week-end. Ce sera nettement plus tranquille.
Le bilan, en vrai, c’est que malgré le boulot je me suis beaucoup amusée. Et si je n’ai pas trouvé d’amoureux, tant pis pour eux. Et c'est pas la faute au communisme. C'est juste parce que c'est comme ça.
Sur ce, je vous laisse avec ça. C’est chouette :