J+283 : DELIRONS UN PEU AVEC LES PREFIXES DE NOS HOMMES
Au rayon le plus couru, on a :
- le PAGNON,
- le CUBIN,
- le JOINT,
- et le PAIN.
Tous formés à partir du latin com, con, co, ils expriment le bel « ensemble » du duo. Mais on ne choisit pas tel ou tel mot tout à fait par hasard. Fruit de notre vision du monde, du couple, de notre personnalité ; du degré d’amour ou de désamour qu’on porte à l’autre, à moins qu’il ne traduise une froide réalité notariale, le mot qu’on choisit pour définir notre moitié en dit long sur nous-mêmes et sur l’état ou la conception qu'on a de la relation. Ainsi moi, je n’ai jamais pu parler de JOINT ou de POUX, puisque je ne suis jamais passée devant les gugusses réglementaires. Mais je n’ai pas davantage utilisé le CUBIN, trop voisin du ridicule CUCURBITACEE, ou trop anatomique, voire trop délirant quand on l’emploie sous drogue car faisant naître des visions d’idiot caribéen se trémoussant sous un chapeau à paille. Plus volontiers, le PAIN (jamais précédé de « petit », exclusivement réservé aux adolescentes) s’est imposé dans mon vocabulaire, malgré l’ambiguité du terme qui renvoie au simple ami, dépouillant l’autre de son vêtement d’amour.
Les gens bien élevés se nomment entre eux poux et pouses. Rien de trop, rien de pas assez : la situation matrimoniale est légalement posée, pas de pathos, de noms cul-cul, ou ces débordements d’amour qui sont l’apanage du vulgaire, la preuve c’est qu’ils n’ont pas de préfixes mais un possessif imposant (cf. « mon homme » ou « mon chéri »). Les gens plus simples sont parfois marris avec 2 "R" ou ne voient plus la flamme dedans leur femme.
Restent le MOUREUX et le MANT. Mais le MANT sent trop le sexe et le MOUREUX qui sent trop le Cours Préparatoire pas assez. Mais je préfère quand même ce dernier parce qu’à mon âge et compte tenu de ma circonférence, nul ne me suspecte plus de jouer au docteur en culottes courtes.
Mais si ce vocabulaire semble un peu plat, convenu ou rebattu, pourquoi ne nous amuserions-nous pas à forger de nouveaux concepts de moitiés amoureuses à partir d’autres préfixes ?
Ainsi l’absjoint dirait tout de suite qu’on vit avec un routier ou un PDG constamment en déplacement. L’aéromantique évoquerait la légèreté du transi aimant faire ruisseler sur nous des cascades de pétales de fleurs et l'archimoureux le torrent de passion qu’a pour nous notre partenaire. Avec le malmant, inutile de préciser les piètres performances sexuelles de notre compagnon de lit. Le métamant en revanche exprimerait tout le contraire ! Le télépagnon serait réservé aux hommes rencontrés sur Internet. L’archéocubin exprimerait la longue, très longue, très très longue relation. Quant au céphalopain, il pourrait traduire au choix : petit 1) : le compagnon prise de tête ; petit 2) : l’intello. Ce qui revient au même.
Le gastéropoux dirait le bâffreur impénitent, le pharmacopain serait un hypocondriaque.
Bref ! Je pourrais continuer pendant des kilomètres. Je vous laisse donc composer vous-même vos mots nouveaux en vous renvoyant là : link.
C’est un peu le supermarché du préfixe (et du suffixe) et vous y trouverez tout ce qu’il faut pour qualifier votre hélicopain, c’est-à-dire votre dernier amant qui avait une bite en forme d’hélice.
Sur ce, je vous laisse avec ça :