J+331 : DES REGARDS DANS LA TETE ?
Mes aventures - capillaires et chaussurales à défaut d’être amoureuses - occupent tout mon temps en ce moment. Normal : puisque le milieu du corps est au chômage, je m’occupe des extrémités.
Hier donc je suis allée Galerie Vivienne confier le chantier de rénovation de ma tête, sabotée par une coiffeuse de quartier bon marché mais pas artiste pour un poil. Ça va mieux. Beaucoup mieux. Le poil se taille mieux avec des sous, c’est ainsi. Et la coloriste a accroché une jolie lumière rouge à ma chevelure que j’irai aviver et illuminer d’orange dans quelques mois. Evidemment, pour leur faire plaisir, j’ai dû accepter leur brushing. Le résultat était joli, je faisais un peu dame et les cheveux me tombaient dans les yeux. Aussi, à peine engouffrée dans le métro, je me suis empressée de détruire mon nouveau look de star en le coinçant entre les griffes d’une grosse pince. Mais je me plais enfin, et c’est l’essentiel. D’ailleurs, je ne sais si c’est l’effet de mon imagination, ou bien parce que c’est le printemps et que la sève séminale commence à faire bourgeonner les pointes de quelques glands, mais il m’a bien semblé fixer plus de regards qu’à l’ordinaire.
Lorsque je suis sortie à Porte de Montreuil, je me suis retrouvée en 1976, juste à côté du premier coiffeur qui m’a façonné une tête de femme et à qui j’ai abandonné les longs cheveux de mon enfance. Une tête qui ressemblait à ça alors :
J’y ai vu un signe. Lequel, je ne sais pas. Le signe d’un renouveau ? d’une seconde jeunesse ? d’un retour à la case départ ?
Arrivée dans mon quartier, j’ai été accueillie par un « Belle ! Qu’est-ce qu’elle est belle ! » d’un voisin admiratif.
Finalement, je vais peut-être abandonner la résolution n° 22 de cette année : ne plus chercher d’amoureux.
Evidemment, avec tout ce que m’a coûté ce relookage de poil, mon bocal de ratatouille (vide) (et bio) peine à se remplir de pièces de deux euros....
J’ai retourné mes chaussures léopard. Le tissu était si moche qu’on aurait dit que j'avais aux pieds deux têtes de vieux léopards passées chez le taxidermiste. Je les ai échangées. Contre ça :
C’est palpitant, hein ? ce feuilleton de pieds ? Pas très raisonnable certes, mais ça vaut mieux que de s'acheter de la drogue, non ?
Allez. J’ai tout plein de choses à faire. Alors je vous quitte avec le désopilant Jean-Pierre Raffarin : « Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints », et avec ça. J'adore Ricet Barrier :