J+345 : PHOTO DE CLASSE
Ça y est : le photographe du boulot est passé. Pour une fois, on ne m’a pas oubliée. Mes horaires décalés ne me permettaient pas d’être photographiée comme les autres. Alors j’ai râlé et me voilà enfin figurant parmi mes petits camarades de classe.
Sur les mails que l’on envoie, il y a une petite vignette avec notre trombine qui accompagne notre signature. Et la mienne était un photomaton datant d’il y a 12 ans, du temps où j’avais les cheveux courts et drus, qui donnait l’impression que j’avais un vieux paillasson ou un fox à poils durs mort sur la tête. C’était très bien pour séduire les taxidermistes ou les fabricants de paillassons, mais pas le reste de l’humanité masculine.
Mais aujourd’hui, ce photographe professionnel m’a presque redonné le lisse de mes 19 ans ! J’ai bien dit « presque »... Ah... C’est magique une bonne photo. Mieux que la chirurgie esthétique. Ca vous flingue en moins de deux une dizaine de rides ici, ça gomme les trucs qui dépassent, ça estompe, ça illumine, tout ça sans faire souffrir. Ça révèle le beau, ça enterre le moche.
Avec ma nouvelle tête de magazine, des tas de mâles à qui j’enverrai désormais un mail devraient normalement me demander illico en retour mon numéro de téléphone pour me rencontrer. Oui mais voilà, une bonne photo, c’est comme un soutien-gorge bourré de coton : une fois retiré le coton, ne reste plus que la plate réalité.
Néanmoins une bonne photo aide à rehausser un peu l’image de soi. On se dit : « tiens, finalement, je ne suis pas si moche ». Peut-être est-ce ainsi que les autres me voient. Une tête de soir baignée par une douce lumière, et pas cette tête de matin pleine de cernes de morte-vivante.
Je vous laisse méditer ça. Je ne vais pas rester longtemps avec vous aujourd’hui. Encore une déco pour le Parti qui m’attend.
Alors je vous quitte avec Greg Norman, golfeur (à l’humour ?) australien : « Je dois beaucoup à mes parents, surtout à mon père et à ma mère ».
Et avec ça (ça nous rajeunit pas !) :