J+200 : bilan de parcours pour un chiffre bien rond

Publié le par jeveuxunamoureux

200 jours que j’écris quotidiennement ou presque un billet léger dans la forme mais parfois lourd dans le fond, et parfois lourd dans la forme et léger dans le fond, sur la quête amoureuse d’une urbaine de 50 (+1) ans. Impudeur totale diront les uns, aucun intérêt diront les autres.

  

article_death.jpgS’agit-il de ne parler que de soi pour ne parler que de soi, à la manière d’un journal intime, ou d’offrir simplement et humblement en partage les réflexions, les sentiments qu’engendre l’état de célibataire, et plus largement le regard que je porte sur les relations hommes-femmes ? C’est bien sûr la dernière option que j’ai choisie. Ma vie amoureuse (formule un rien exagérée puisqu’elle est le plus souvent davantage moribonde que bien vivante...) n’a aucun intérêt particulier. Elle ne diffère pas sensiblement j’imagine des autres jachères amoureuses, que l’on ait 30, 40, 50 ou 60 ans. A chaque âge sa problématique, à chaque vécu ses empilements de difficultés.

 

J’aime tout simplement l’idée que par le rire, l’exagération, la grosse blague, l’anecdote, le mot cru ou les expressions trop cuites, mais parfois aussi par des accès de sincérité brute et une émotion sans fard, de temps en temps arrive jusqu’à vous l’écho de quelque chose, qui rebondira peut-être, là-haut juste en dessous de votre chapeau, ou au milieu, là où siège cet organe central qui palpite des fois trop, qui pompe et qui s’active pour nous maintenir en vie. Quant au bas, là où se joue une pièce bien mystérieuse, dirigée par un metteur en scène inconnu, je laisse volontairement dans l’ombre les secrets des intimités qui dessinent les ombres de nos véritables personnalités.

 

200 jours. J’ai déjà duré deux fois plus longtemps que Napoléon à son retour de Sainte-Hélène ! Si vous ne voyez pas de quoi je veux parler, allez là : link.

 

100-jours.jpgMais il est vrai que le combat que je mène contre le célibat est sans doute moins rude que celui de Napoléon contre les royalistes d'Europe. Mes défaites néanmoins sont tout aussi cuisantes. Et je n’en retire pas la satisfaction d’avoir dirigé une belle bataille. Le seul bénéfice de mes batailles perdues, c’est qu’elles ne font aucun mort. Seule moi-même, ou éventuellement mon partenaire, peut en sortir blessé. A l’évidence, en amour, je suis moins général(e) que simple soldat(e).

 

Drôle de comparaison me direz-vous. Quelle arrogance ! Se comparer à Napoléon ! Rien de la sorte pourtant. C’est juste cette histoire de Cents Jours qui fait écho aux 200 miens.

 

Quel bilan tirer ? Mon histoire avec le prince tout pourri (cf. pour ceux qui ne connaîtraient pas : La saga avec mon prince tout pourri) m’a appris que mon organe central fonctionnait encore. Que le pompage pouvait soudain accélérer la cadence et risquer de faire péter la machine.  Et mes intermittents, remplaçants, intérimaires et autres contrats à durée déterminée amoureuse ont aidé à l’entretenir, à la maintenir en état de marche. Vidange-graissage, révision des 10.000, ça va, la machine roule et peut encore faire quelques milliers de kilomètres je l’espère et en attendant de trouver un beau carrosse armorié avec mes initiales personnelles gravées en or dessus !

 

bernard-l-hermite-314706.jpgQuid du futur ? Tout le monde me dit et me répète « ne cherche pas ». Je ne cherche pas comme on cherche quelque chose qu’on a perdu, en me baissant, en tournant sans arrêt la tête à droite et à gauche à la manière d’une poule, en posant des questions, en ne cessant de me pencher pour voir si l’amoureux que je cherche est là, une médaille de Saint-Antoine de  Padoue tripotée à tout va et avec superstition au fond de ma poche. Non. Je reste simplement les sens en alerte, le regard et la pensée grands ouverts, au cas où. Je me connais bien. Si je n’étais pas dans cet état, je ferais ma bernard-l’ermite, je me replierais en moi-même, je ne quitterais plus le ventre de ma chambre, je passerais mon temps à écrire et méditer sombrement sur mon inadaptation au monde et là, je n’aurais plus aucune occasion de rencontrer qui que soit.

 

J’ai fini par sortir de ma prostration et de mon corps-forteresse trop gros. Je m’expose. Je suis en vitrine. On me flatte, on me dit des tas de choses agréables, on me fait tout plein de compliments, on veut me séduire et ça me fait plaisir. Parmi tous ces mâles en quête d’émois ou d'autre chose, en rut ou aux abois, ce sera bien le diable s’il ne s'en trouve un avec qui je pourrai échanger tôt ou tard (j’aimerais mieux tôt) davantage que ma salive.

 

21464290_1389456.jpgDepuis que j’ai commencé ce blog, ce jour maudit de la Saint-Valentin, le nombre de visiteurs et de pages visitées ne cesse d’augmenter. En 6 mois d’existence, 2228 personnes m’ont rendu visite et 4604 pages ont été lues. En moyenne, 80 personnes me lisent chaque jour. D’aucun trouveront que c’est peu, moi je trouve que c’est énorme.  Ces chiffres montrent simplement que je n’ennuie pas trop. Et ça me fait drôlement plaisir.

 

Alors je vais continuer à explorer le monde amoureux, à vous faire partager le mien, à prendre des nouvelles du vôtre quand vous me laissez des commentaires (j’adore quand vous me laissez plein de commentaires). Et continuez à me partager si vous pensez que ce blog peut divertir quelqu'un de votre entourage.

 

Sur ce, je vous laisse sur ça d'abord : une lettre de Napoléon à Joséphine :

  

 

Nice, le 10 germinal

Je n'ai pas passé un jour sans t'aimer ; je n'ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras ; je n'ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l'ambition qui me tiennent éloigné de l'âme de ma vie. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Joséphine est seule dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée. Si je m'éloigne de toi avec la vitesse du torrent du Rhône, c'est pour te revoir plus vite. Si, au milieu de la nuit, je me lève pour travailler, c'est que cela peut avancer de quelques jours l'arrivée de ma douce amie, et cependant, dans ta lettre du 23 au 26 ventôse, tu me traites de vous.

Vous toi-même ! Ah ! mauvaise, comment as-tu pu écrire cette lettre ! Qu'elle est froide ! Et puis, du 23 au 26, restent quatre jours ; qu'as-tu fait, puisque tu n'as pas écrit à ton mari ?... Ah ! mon amie, ce vous et ces quatre jours me font regretter mon antique indifférence. Malheur à qui en serait la cause ! Puisse-t-il, pour peine et pour supplice, éprouver ce que la conviction et l'évidence (qui servit ton ami) me feraient éprouver ! L'Enfer n'a pas de supplice ! Ni les Furies, de serpents ! Vous ! Vous ! Ah ! que sera-ce dans quinze jours ?...

Mon âme est triste ; mon cœur est esclave, et mon imagination m'effraie... Tu m'aimes moins ; tu seras consolée. Un jour, tu ne m'aimeras plus ; dis-le-moi ; je saurai au moins mériter le malheur... Adieu, femme, tourment, bonheur, espérance et âme de ma vie, que j'aime, que je crains, qui m'inspire des sentiments tendres qui m'appellent à la Nature, et des mouvements impétueux aussi volcaniques que le tonnerre. Je ne te demande ni amour éternel, ni fidélité, mais seulement... vérité, franchise sans bornes. Le jour où tu dirais «je t'aime moins» sera le dernier de ma vie. Si mon cœur était assez vil pour aimer sans retour, je le hacherais avec les dents.

Joséphine, Joséphine ! Souviens-toi de ce que je t'ai dit quelquefois : la Nature m'a fait l'âme forte et décidée. Elle t'a bâtie de dentelle et de gaze. As-tu cessé de m'aimer ? Pardon, âme de ma vie, mon âme est tendue sur de vastes combinaisons. Mon cœur, entièrement occupé par toi, a des craintes qui me rendent malheureux... Je suis ennuyé de ne pas t'appeler par ton nom. J'attends que tu me l'écrives. Adieu ! Ah ! si tu m'aimes moins, tu ne m'auras jamais aimé. Je serais alors bien à plaindre.

P.-S. - La guerre, cette année, n'est plus reconnaissable. J'ai fait donner de la viande, du pain, des fourrages ; ma cavalerie armée marchera bientôt. Mes soldats me marquent une confiance qui ne s'exprime pas ; toi seule me chagrine ; toi seule, le plaisir et le tourment de ma vie. Un baiser à tes enfants dont tu ne parles pas ! Pardi ! cela allongerait tes lettres de moitié. Les visiteurs, à dix heures du matin, n'auraient pas le plaisir de te voir. Femme !!!

 

 

et puis avec ça, parce que ça m'fait bien rigoler, et qu'est-ce que j'ai pu chanter cette chanson quant j'étais petite !

 

 

 

Enfin, comme disait l’autre (Lucien Jeunesse pour ne pas le nommer) : « à demain si vous le voulez bien ! ».

 

Publié dans La santé de mon blog

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M
<br /> "Si mon cœur était assez vil pour aimer sans retour" dit notre impérialiste .....<br /> <br /> "Vive la gratuité , à bas le capitalisme impérial" dis-je ....<br /> <br /> Mais au fait c'est quoi l'amour ?<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> un machin, un truc chaud qu'on se passe de main en main très vite car ça brûle. Certains, plus résistants, le gardent plus longtemps (à la manière des moines de Shaolin qui marchent sur les<br /> braises), d'autres ne le supportent qu'une minute, certains encore comme moi refusent de l'attraper de peur de se brûler. Certains, à la paume rude et calée, le laissent refroidir au creux de la<br /> main, et le garde toute leur vie comme un bout de métérite tombé dans le jardin. J'espère avoir satisfait ta curiosité insatiable !<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> "loin des yeux loin du cœur", ou "plus on est loin plus on aime" ? that's the question ; autre question : pourquoi, puisque tu as une vie si bien remplie, dans laquelle rien ne manque apparemment,<br /> sauf un "amoureux" (un "régulier" je suppose), pourquoi "chercher" autre chose ? je suis d'accord avec ceux qui te conseillent de ne pas chercher, même si j'ai bien conscience de la façon dont tu<br /> "cherches", et que tu décris bien ; il me semble que ce qui doit arriver arrive ; en attendant, profiter de tout ce qui est accessible, c'est déjà pas si mal ; on recherche la plupart du temps soit<br /> l'impossible, soit celui qui va nous laisser imaginer pendant un temps que c'est possible, puis vite nous prouver qu'il n'a rien de plus que les autres, alors pourquoi ne pas laisser venir tout<br /> doucement, en y croyant, tout simplement, jusqu'à ce que ça devienne possible ? En voulant précipiter les choses, on prend le risque de passer à côté des plus belles, qui arrivent souvent à petit<br /> pas, sans faire de bruit, timidement, enfin, il me semble ..............<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Pourquoi ? Parce que j'ai 50(+1) presque (+2), parce que je n'ai pas eu de grande histoire depuis 1912 ou mon prince tout pourri, parce que j'en ai marre, et last but not least, je ne précipite<br /> rien, je suis juste en alerte. Je ne cherche pas je le répète, je suis en alerte rouge, avec une petite lampe qui tourne sur la tête : ALERTEU ROUGE ! ALERTEU ROUGE !<br /> <br /> <br /> <br />