J+367: LES CONS PROVERBES
Je dis souvent que j’adore les dictons. Il est vrai que la plupart du temps, je leur trouve un fond de philosophie populaire simplement exprimée. Mais un proverbe peut aussi avoir le même flou que les prédictions zodiacales : il peut vouloir dire tout et son contraire.
Parmi les cons proverbes, celui qui caracole en tête est à mon avis « qui aime bien châtie bien ». Ce quui revient à dire que si le CRS frappe le manifestant, c'est qu'il l'adore.
Qu’il soit une résurgence de temps où les châtiments corporels infligés aux enfants ou les pains dans la gueule des épouses avaient besoin d’une justification populaire, il n’en faut pas douter. Mais que l’on continue à le proférer en le tenant pour un axiome...
Dans le domaine amoureux, il est un parfait non sens. Vous aimez : faites souffrir pour bien montrer la puissance de votre amour. Tapez, cognez, punissez, faites pleurer des larmes de sang à l’être aimé. Cupidon reconnaîtra les siens.
Mais en matière politique, il prend tout son sens. Ah ! Comme Nicolas Sarkozy nous aime ! Il ne sait plus quoi inventer pour nous le montrer. Il nous appauvrit, il nous licencie, il nous précarise, il nous vampirise à coup de TVA. Son amour pour nous est infini ! Et pour nous le prouver encore davantage, il propose de nous aimer encore plus durant les cinq prochaines années.
Mais moi et les Français ne sommes pas des masochistes. Nous ne voulons pas être aimés comme ça. Aimer n’est pas punir. Aimer ce n’est pas faire souffrir. Et ce n’est pas parce que la réalité de l’amour est complexe, souvent difficile ; ce n’est pas parce que l’amour-souffrance EST qu'il est en soi la preuve et la justification de cette souffrance, prétexte à tous les pessimismes et toutes les résignations.
De la même manière, ce n’est pas parce que la vie est dure qu’il faut s’en contenter et ne pas essayer de la rendre moins dure. La culpabilité congénitale dans laquelle nous a enfermé le catholicisme, celle qui veut que nous payions ad vitam aeternam pour une pomme mal déglutie, explique peut-être cet adage. Dieu, ce sadique déguisé en gentil, s’il a créé toute chose, a également créé ce proverbe. Et comme il nous aime bien, il nous punit bien jusqu’à la fin des temps. Parce que nous le valons bien!
Moi, je ne crois pas en Dieu. Et c’est tant mieux. Qui aime bien ne châtie pas. Qui aime bien aime bien. C’est tout.
Aux chiottes donc Sarkozy, Dieu, les méchant(e) amant(s) et les dictons cons !
Allez. Je vous quitte avec un autre fooballeur, Jérôme Rothen : « Je parle toujours avant de réfléchir ».
Et avec ça. Ouèche Montreuil !