J+366 : VOS CRIS DECHIRANTS SONT PARVENUS JUSQU'A MOI
« Ne nous quitteu pas, ne nous quitteu pas, ne nous quitteu pas... ».
D’accord.
J’entame donc une nouvelle année de billets. Mon amoureux semblant sourd, muet, aveugle, cul-de-jatte puisqu’il n’arrive toujours pas jusqu’à moi, le contenu de ce blog changera peut-être en cours de route. Difficile de parler d’une chose qu’on connaît de moins en moins...
Toutefois hier, en regardant les publicités du métro, colonisées par des cœurs sanguinolents, je me suis demandée s’il ne faudrait pas changer le symbole de la Saint-Valentin. C’est important les symboles. Je me suis demandée s’il ne vaudrait pas mieux remplacer ça :
par ça :
Ca mettrait le niveau un peu plus haut, et pas seulement qu’anatomiquement. Les petits cochons me répondront peut-être qu’ils préfèrent ça :
Mais ça mettrait le niveau un peu trop bas. Le cœur, c’est un peu le MODEM du corps. Il est tiraillé entre le haut et le bas. Plus souvent par le bas à mon avis d’ailleurs, quand ce n’est pas ce dernier ça qui dirige tout.
L’avantage du cerveau - sauf gâtisme précoce - c’est qu’on peut lui parler. Et puis, au lieu de s’offrir des repas qui font grossir et des bijoux qu’il faut mettre au coffre en Suisse parce qu’on n’a pas assez de doigts pour les mettre, on s’offrirait des livres sur la physique des particules, des traités de mathématiques ou de philosophie. Au lieu d’aller au cinéma pour pleurer ensemble sur une bluette et se rouler une pelle, on irait assister à une conférence sur la crise de l’euro et le mécanisme de stabilité ou à un meeting de Mélenchon.
En comprenant mieux le monde, on finirait peut être par cesser de dire « je t’aime », et on commencerait à apprendre à dire « je vous aime ». Le collectif l’emporterait sur l’individuel.
Je sens repoindre chez vous la peur du collectivisme ! De quoi ? Cette communiste veut abolir l’amour individuel ! Ben oui. L’amour individuel est périssable. L’amour du monde est infini.
Allez. Sur ce, je vous quitte avec Gary Linekern, ancien footballeur britannique reconverti en philosophe : « Il n’y a pas de milieu. Ou tu es mauvais ou tu es bon. Nous on a été moyens ».
Et avec ça :