J+378 : QU’ATTENDRE DE L’AMOUR QUAND VENISE RIME AVEC BANQUISE ?

Publié le par jeveuxunamoureux

venise-2.jpgVenise. La ville romantique par excellence, ses canaux, ses ponts de pierre, ses gondoles et ses vaporettos... Oui mais voilà : Venise s’enfonce, Venise se noie. L’eau reprend tous ses droits sur la lagune, un peu aidée il faut bien le dire par ces diables d’humains qui, tels d’éternels méchants enfants, aiment à casser les beaux jouets que la nature leur a offerts. Venise risque de fondre comme la banquise. Alors que se passera-t-il lorsque tout baignera dans l’eau ? Les couples d’amoureux iront-ils passer leur lune de miel au Pôle Nord ? Se feront-ils photographier devant le dernier vieil ours en pelisse galeuse ? Une vague de gondoliers, nouveaux émigrants dépossédés de leur gagne-pain, ira-t-elle s’établir là-haut, pionniers fondateurs d’une nouvelle race, celle des inuito-ritals : Esquimaux en canotier, gondoliers parfumés à l’essence de la dernière baleine...

 

OURS-2.jpgLa fin programmée de Venise n’annonce-t-elle pas celle du romantisme, celle des amoureux et pourquoi pas, de l’amour ? Faudra-t-il se trouver de nouveaux cadres ? Désert brûlant d’Arizona ou de Gobi, qui célèbreront l’assèchement de l’amour, l’aridité sentimentale. Dans un monde qui redécouvrira sa matrice naturelle, essentiellement aqueuse, l’amour risque d’être réduit à sa plus simple expression, façon culotte de monokini. L’amour se chassera sous l’eau, en masque et en tuba. Les baisers feront « gloub gloub » et les relations ne dureront que le temps d’une bouteille d’oxygène. Les plus riches auront les moyens de vivre une vie amoureuse de sous-mariniers. Les plus pauvres arpenteront les côtes, ceints d’une bouée-canard tandis que les classes moyennes partiront pour de longues balades en pédalo sur l’océan infini, emmenés par leur capitaine...

 

Cette terre malmenée finira-t-elle comme le Titanic ? Un Titanic que ses croisiéristes s’emploient à saborder avec l’insouciance que donne la trompeuse illusion d’être sur quelque chose de trop gros, un défi à la raison du flottant, qui ne saurait sombrer.

 

POLE-2.jpgLe dernier canot emportera-t-il, comme dans la fable de l’Arche de Noé, le dernier couple d’amoureux ?

 

Comment croire à la pérennité de l’amour dans un monde qui se noie ?

 

 

Les amoureux optimistes, il y en a toujours au plus fort du chaos, bâtiront des digues. Les couples peureux iront coloniser les pics du monde. Et les célibataires, fatalistes, désespérant de trouver leur Vendredi ou leur Vendredite, demeureront sur leur îlot, en scrutant la dernière vague qui les emportera.

 

Allez. Je vous quitte avec une de mes belles images :

 

  photo.jpg

  Elliott Erwitt, New York City, 1956 (c) 2003 Erwitt / Magnum

 

Et avec ma citation du jour : « Quand je regarde ce que j’entends autour de moi... » (Jacques Toubon, homme politique de droite, donc malentendant...).

 

Et enfin avec cette chanson qui finira culte, tant elle est cul-culte :

 

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K
ah, j'adore cette godasse, rien que pour elle, je crois que j'aurais envie d'aller à Venise ; comment ça, sans amoureux ? et alors ? y'a bien des godasses qui y vont toutes seules ! :) !
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J
<br /> <br /> Oui mais une seule godasse, c'est un truc d'unijambiste !<br /> <br /> <br /> <br />
M
Et quand il entend ce qu'il regarde .....<br /> <br /> Ce Toubon est un vrai poète !!!
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J
<br /> <br /> Heureusement, on ne l'entend ni ne le voit plus beaucoup...<br /> <br /> <br /> <br />
P
Dans le genre grand frisson romantique, je te conseille également la Côte de granit rose. Et là-bas, tu ne risques pas d'avoir les pieds dans l'eau, sauf faux pas.<br /> Ou alors les Monts d'Arrée, dans la brume du petit matin...
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J
<br /> <br /> La Côte de granit rose, je l'ai nettoyée en 1978, juste après le naufrage de l'Amoco (enfin pas toute seule !). Elle était toute noire. Je suis une amoureuse inconditionnelle de la Bretagne.<br /> Dommage que je n'aie plus de sous pour continuer à la parcourir.<br /> <br /> <br /> <br />