J+272 : 1 CERVEAU, 2 NICHONS, 3 RAISONS DE DESESPERER ?
Mon cerveau grossit. Ne dites pas non, je le sens bien. Avec tout ce que je lis en ce moment, il s’étire à la manière d’un utérus et la connaissance avec un grand K y croit à proportion et s’y développe à merveille. Bref armistice dans mes batailles napoléoniennes, juste le temps d’avaler un livre à lire pour le compte d’un ami éditeur dont je dois faire le compte-rendu. J’ai laissé mes grognards traversant la Bérézina pour rejoindre les gladiateurs et les créatures bibliques du Péplum dans leurs décors monumentaux et leur kitch rutilant. Tout ce monde-là s’entend très bien là-haut, pas de bagarre, et je sens que ma mémoire redevient plus élastique, que les fils sont bien branchés, que tout connecte impeccablement. Il faut dire aussi que je bois peu à part du jus de pamplemousse et du jus de gingembre, que je me couche tôt, que mon teint prend la couleur des pétales de roses par un beau soir à la fin de l’été, tandis que mes bronchioles et mes alvéoles achèvent leur convalescence, que mes poumons se refont une beauté et retrouvent la teinte tabagique d’un ragoût de mouton carbonisé par un beau soir d’Aïd.
Je ne vous dis pas que mon prince Tout-Pourri ne se promène pas de temps en temps là-haut, au milieu de la Garde Impériale, des Cosaques, de Spartacus et de la bande à Jésus. Il n’y a pas vraiment sa place mais je n’y peux rien, il s’invite tout seul, discute avec tout le monde, donne des conseils à Ben-Hur pour réparer les roues de son char, offre un pétard à fumer à Samson, en profite pendant que ce dernier comate pour séduire Dalila. Dès qu’il paraît, aussitôt ma boîte cranienne rétrécit, mes fils disjonctent et mon cerveau tourne à vide. Ces brèves incursions me font réaliser que mes 2 nichons ne servent à détendre aucune main en ce moment. 2 pauvres choses qui ne servent à rien, voilà ce qu’ils sont devenus ; 2 beaux fruits que personne ne choisit et qui finiront tout ridés et moisis dans l’ennui puisque je les ai placés derrière mon cerveau qui est en tête de gondole. Et ce n’est pas le cerveau que ces messieurs choisissent en premier, non non non, je vous l’assure, d’ailleurs personne n’a jamais essayé de me tripoter le cerveau dans le métro aux heures de pointe. C’est bien la preuve.
Mon cerveau grossit, mes nichons rétrécissent et aucun public masculin n’est là pour commenter biologiquement la chose puisque je ne sors pas. Et même. Certains hommes n’aiment pas qu’on leur raconte des histoires avec plein de konnaissances dedans quand ils ignorent que le mot ne commence pas par la lettre « K ». Et puis peut-on parachuter le tsar Alexandre Ier en grande tenue au beau milieu d’un concert rock dans un café ? Peut-on séduire un chanteur torse nu en lui disant qu’un soldat du génie spécialisé dans la construction de ponts et de pontons permettant aux troupes de franchir un cours d'eau s’appelle un pontonnier ? Et donner envie de tripoter les nichons d’une femme qui vous résume les 320 pages du Tome XIV du « Recueil des lettres circulaires, instructions, programmes, discours, et autres actes publics émanés en 1814 du Ministère de l’Intérieur » ?
Vous voyez bien : j’ai 1 cerveau, 2 nichons, et 3 raisons de désespérer.
Car jamais, jamais je ne rencontrerai un homme assez tordu pour mettre son kiki au garde-à-vous devant tout ça !
Sur ce désespérant constat, je vous laisse avec ça. C'est drôlement bien. Et c'est un homme qui le dit :