J+391 : PAS SYNCHRONE
Donc hier, je suis allée écouter mon petit concert. Deux très chouettes groupes et de belles personnes alentour. L’assemblée était mélangée avec quand même une grosse moitié un peu troisième âge, c’est-à-dire de mon âge. Pas mal de belles gueules de gars, avec une grosse moitié qui était sortie avec sa moitié. Au final, quelques beaux spécimens de célibataires. J’ai bu j’ai plu j’ai parlu. Beaucup. Beaucoup parlu et beaucoup bu. Et plu mais de manière asynchrone. Comme d’habitude.
Le seul homme que j’ai trouvé réellement intelligent, avec qui j’ai eu un bel échange verbal (j’eusse préféré qu’il soit lingual) et qui me plaisait beaucoup est reparti chez lui dans son auto avec son chien (et non dans son chien avec son auto, ce qui n’aurait aucun sens) et sans même me dire au revoir. Zut de crotte !
En revanche, j’ai bien plu à un monsieur chapeauté qui m’a fait tout un tas de compliments sur ma personne, ma personnalité et qui, chose incroyable, m’a abordé en me parlant de mes blessures et de ma fragilité, moi qui en général effraie la gent masculine dès que j’ouvre la bouche ! Il était fort sympathique, fort insistant mais avec suffisamment d’intelligence et son intérêt pour moi ne s’est pas démenti tout le long de la soirée : partout où j’étais, il était. Oui mais voilà, il ne me plaisait pas. Zut de crotte !
Et puis un autre, un musicien, fort intéressé par les choses qu’il y avait dans mon corsage, a manifesté à moult reprise par le regard mais aussi par la parole son intérêt pour ma personne. Fort joli garçon. Oui mais voilà, il ne me plaisait pas. Zut de crotte !
Enfin, après avoir ramené à la maison une partie de la bande de joyeux drilles et de musiciens (tout s’arrête comme chez Cendrillon à minuit pile à Montreuil), la main d’un autre musicien fort sympathique s’est attardée dans mon dos au moment de l’au-revoir, sa bouche a dérapé mais je lui ai quand même dit au-revoir. Garçon très agréable, oui mais voilà, il ne me plaisait pas.
Zut de zut de zut de crotte !
Mais pourquoi donc le bel homme intelligent avec sa belle tête de guerrier sioux, son visage buriné et son teint mat, sa belle carrure, je ne lui ai pas plu autant qu’aux trois autres ? Hein ? Je vous le demande. C’est-y pas dieu possib’ d’être asynchrone à ce point !
Néanmoins je ne m’avoue pas vaincue. Lors d’un prochain concert auquel je compte bien me rendre, en carrosse ou en citrouille, avec ou sans souris, je vais réattaquer ce guitariste mais d’une autre manière. Je sais moi aussi être une Sioux pleine de ressource et de ruses de séduction. Je suis capable d’apprendre à jouer du ukulélé dès demain s’il le faut.
Allez. Je vous quitte pour passer un dimanche tranquille, occupé par la lecture essentiellement et l’information politique. Plus quelques conneries télévisuelles entrecoupées de biscuits.
Sur ce, je vous quitte avec l’incontournable Eve Angeli, qui en plus de mal parler et de mal penser, pratique le calcul approximatif : « De toute façon, 60 concerts par an, ça fait un concert tous les deux jours, ah non ! ».
Et avec ce bijou récuscité (jamais su écrire ce foutu mot !) ressucité, ressuscité (toujours obligée de vérifier) :