J+396 : LA POLITIQUE TUE L’AMOUR ET LES FAITS DIVERS. ET C’EST TANT MIEUX.
Le temps politique s’accélère tandis que le temps amoureux ralentit. Mon blog politique se nourrit quotidiennement, mon blog amoureux s’assèche. Peut-être n’est-ce pas si mal, peut-être est-ce un bienfait pour vos cerveaux car de même que l’actualité politique a relégué les faits divers à la place qu’ils n’auraient jamais dû quitter (les chiens écrasés des fins de journaux), ma vie sentimentale, qui n’est l’objet d’aucun carnet rose, est à sa juste place et ne mérite pas même une brève, donc a fortiori aucun commentaire.
Les considérations, les réflexions qu’engendre la politique concernent le corps tout entier. La vie amoureuse ne les enfante qu’à partir d’un seul organe, le cœur. Certes tout le monde a un cœur qui lui permet de filtrer le monde. Et il est plus simple de partager son cœur que de mobiliser les autres parties nobles et les fluides vitaux du corps et de les offrir en partage.
Oui tout le monde a un cœur. Même Marine le Pen. C’est incroyable ! Hitler aussi a dû aimer une femme, un homme, son chien. Les monstres aussi peuvent aimer. Pinochet. Les tortureurs de la guerre d’Algérie. C’est une chose extraordinaire que mon esprit a du mal à concevoir. Mais les cons, les abrutis, les archinuls aussi. Moi qui ne conçois l’amour que comme une formidable machine à transformer le monde, à le rendre meilleur, je ne saisis pas ce mystère égoïste et cette formidable dichotomie : le cœur d’un côté, isolé dans sa cage, qui bat de manière autonome, rompant le lien qui devrait nous attacher à l’humanité. Que les sentiments ne puissent déboucher sur un amour plus vaste et une générosité quasi automatique, un désir de transfert immédiat de ce bonheur terrestre à ses semblables est sans doute le signe le plus évident du défaut de fabrication congénital de cet organe.
A moins qu’il n’y ait, comme en politique où existent grossièrement deux visions du monde, deux sortes de cœurs ; l’un qui ne n’est là que pour satisfaire des passions individualistes, dont les profits ne sont réinvestis que pour soi, l’autre étant un cœur de partageux qui ne conçoit pas son bonheur sans partage ou essaimage.
Le temps politique est ponctué d’actes d’amours et de partage. C’est ainsi que je conçois la politique. Le soi existant dans un vaste tout, plus vaste que le cœur encagé.
Ecoutez vos radios, vos postes de télévision, lisez vos journaux : les rubriques pipole et les longues listes de morts accidentelles ont cédé le pas à la réflexion sur les choix essentiels, les valeurs avec lesquelles nous voulons articuler et structurer nos vies. Oui. Quel bienfait que ce temps politique qui nous force à nous oublier un peu et nous contraint à faire fonctionner un peu plus notre cerveau.
Allez. A propos de cerveau, terminer par une citation d’Eve Angeli s’impose : « Moi je suis intelligente, mais j’ai pas de culture générale ». Je vous laisse méditer la question cruciale de savoir si le montant d’intelligence minimale requis pour proférer ce genre de choses est le signe d’une véritable intelligence...
Et une petite chanson de la même pour vous aider à répondre à la question, dans le cas où vous sécheriez :