J+403 : AH ! LA...LA...
Je viens de tomber par hasard, en balayant les fichiers de mon ordinateur avec ma souris, sur une photo de mon ex-prince, le visage plissé de rire dans ma baignoire, accompagné à gauche par celle d’une amie en grande tenue, se rendant au mariage de sa fille, et à droite par un beau tag bleu « POLSKA » tracé sur le frontispice encadrant une publicité d’un wagon de métro.
C’était un jour où je l’avais forcé à redécouvrir le bonheur simple de se laisser aller, de baigner ce corps tant malmené dans la douceur ; à réapprendre le bien-être. Il n’avait pas fait cela depuis si longtemps.
S’il tombait lui aussi par hasard sur cette photo, dont je lui avais fait un double, je me demande si la douleur de ce beau moment perdu le prendrait avec la même force qu’elle vient de le faire avec moi. Malgré tout, en dépit de tout, malgré rien, à cause de tout, sans rien pouvoir y faire, je n’arrive pas à désaimer ce visage qui me donne toujours, avec une persistance réellement diabolique, des envies de baisers.
Ce coup de souris n’est sans doute pas dû qu’au seul hasard informatique ou à une facétie de muridé. Le 3 avril dernier, il y a presque 1 an, je l’avais rencontré. Déjà. Le temps passe vite. Plus que mes sentiments. A l’impossible nul n’est tenu, comme le dit l’adage. On ne peut exiger de quiconque ce qu’il lui est impossible de faire.
Certes une photo n’est qu’une parcelle de réalité magnifiée par le souvenir. Il faudrait pouvoir la confronter avec le corps de l’autre pour savoir s’il faut la laisser s’effacer complètement de l’album de ma vie.
Est-ce le printemps ? Est-ce cette date anniversaire ? Est-ce ce proverbe ? Est-ce ce trop plein de vide ou un peu de tout ça qui la rend si palpitante de vie ?
Une photo peut-elle seule accomplir la résurrection des corps et des sentiments ?
N’est-ce que de la nostalgie ou quelque chose de plus profond.
Je ne saurais vous dire.
Alors je vous quitte pour aller voir du côté de la politique si quelque dernier rebondissement dans cette campagne électorale suscitera chez moi une saine colère qui réussira à effacer cette triste interrogation.
Une petite chanson ne sera pas de trop. Choisissons-la joyeuse, pour ne pas rester dans une tonalité trop vague à l’âme, même si c'est un évadé fiscal qui la chante :