J+64 : et si je vous repassais une couche de Verlaine + un doigt de Bellini ?

Publié le par jeveuxunamoureux

J’ai décidé de reporter sine die la suite de : « comment savoir si votre homme est volage ». Pourquoi ? Parce que.

 

Ah ! Pouvoir dire :

 

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la

Feuille morte.

(Chanson d'automne)

 mon_violon_gabrielli.jpg

 

On va jouer au jeu des 7 différences : trouvez-moi les 7 différences entre le poème là-haut et cette phrase-là, et dites-moi ce qui est plus joli : « pourquoi cette espèce de connard ne me rappelle-t-il pas ? Quand je pense à lui, j’en ai mal au bide ». Mais attention, il faut correctement prononcer VI - O - LONS (3 syllabes), sinon ça marche pas, et non comme dans : « Elle avait des seins comme des violons » (VIO-LONS, 2 syllabes). Pour ceux qui ne se souviendraient plus de cette chanson de Perret, voici la seule version que j’ai trouvée :

 

  

De même, il faut correctement prononcer « Connard », en appuyant bien sur la première syllabe, en glissant sur les premiers mots : « espècede CO-nnard ! »

 

Et n’allez surtout pas vous moquer de Verlaine, c’est mon premier vrai amour de jeunesse. Des pans entiers de poésies de ce temps-là m’accompagnent toujours, dans les moments forts de mon existence. Avec la musique, c’est bien la seule chose qui arrive à me faire pleurer.  Avec les soaps sentimentaux cul-cul, j’oubliais. Allez savoir pourquoi mais moi, je ne pleure jamais si je vois une vieille se faire mordre par un rotweiller, ou si un gosse tombe et s’arrache un bras, et je trouve qu’une femme enceinte c’est super moche à regarder.

 

Bref, ce qui attendrit et fait pleurer les autres, moi, en général, ça me laisse de glace. Mais ce qui suit, ça me bouleverse, ça arrive à sortir de mes entrailles ou de je ne sais où des lacrymalités enfouies dans mes profondeurs. Faites l’essai en suivant bien le mode d’emploi : installez-vous correctement, tout(e) seul(e) si possible, débranchez vos téléphones et vos télés, respirez un bon coup, détendez-vous, et fermez les yeux après avoir cliqué la-dessus (mais faites absolument bien tout comme j’ai dit, sinon ça marchera pas) :

 

 

 

la peau respire, le coeur se gonfle et ça fait mal au bide comme quand on est amoureux.

 

Ma dernière phrase me dit que j’aurais eu quelques difficultés à devenir critique musicale classique. Mais l’important, c’est ce qu’on ressent. Et si j’ai réussi à faire partager à quelques un(e)s le mal de ventre que peut provoquer Casta diva, eh bien vous saurez exactement ce que je ressens en ce moment, en pensant à mon monsieur, cetteespècede CO-nnard qui ne me rappelle pas.

 

Voilà. CQFD. Et pas de musique finale aujourd’hui, puisque vous avez déjà eu droit à deux barils au lieu d’un. Je vous embrasse (long soupir). Et je vous laisse sur une très poétique image d'entrailles :

 

 

sac-couchage-entraille-560x382.jpg

 

 

 

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