J+75 : le jour le plus long
N’allez pas croire que je m’en vais vous faire, avec ce titre, une analyse critique de ce célèbre film de 1962 qui raconte le Débarquement, dont vous n’avez rien à savoir à part qu’y joue une brochette d’acteurs tous plus sexy les uns que les autres, parmi lesquels les 2 qui me font le plus craquer, mes 2 types d’hommes, le beau gallois :
et le viril Bob :
Non. Les assidus de ce blog auront tout de suite compris que ce samedi ne sera pas tout à fait un jour comme les autres. Il n’aura pas de valeur « test », le test ayant déjà eu lieu. Pour les nouveaux venus qui ne connaîtraient toujours pas mes aventures ou les retardataires, je rappelle : petit 1 que lors du 1er rendez-vous que j’avais fixé à mon amoureux (samedi il y a 15 jours) avant lequel il devait m’appeler afin de confirmer sa présence, j’ai attendu attendu, et comme dans la chanson, zaï zaï zaï zaï, le coup de fil n’est jamais venu.
(comme je fais souvent référence à cette chanson pour exprimer mes ratages, si vous ne la connaissez pas, la voici :)
Après ce 1er lapin téléphonique, je m’étais un peu sentie comme Bonaparte de retour d’Egypte (si vous ne voyez pas ce que je veux dire, allez voir là : link).
Petit 2, dimanche dernier, alors que je l’attendais à la gare, c’est lui-même, zaï zaï zaï zaï qui n’est jamais venu. Certes il m’a inondé de coups de fils, mais après.
Après ce 2ème lapin, ferroviaire cette fois-ci, je me sentais comme Napoléon après la bataille de la Berezina et la retraite de Russie.
Après cris, grincements de portes et regondage du coeur, 3ème rendez-vous fut pris. Ce soir nous devons, en principe, aller au cinéma. Il doit m’appeler dans la journée.
Ici, la locution « en principe », dans un contexte normal, signifierait simplement : théoriquement. Mais vous comprenez bien que précédée de 2 lapins et suivie de 2 célèbres batailles perdues, elle se charge d’une signification nouvelle. Elle est grevée de mes doutes et de toute l’instabilité de mon prince cabossé. Elle signifie que j’envisage très sérieusement la possibilité qu’il faillisse à nouveau à sa parole donnée. Et, en dépit de ma promesse de patience, je ne suis pas tout à fait sûre que je ne comparerai pas un 3ème lapin à la défaite de Waterloo, qui comme chacun le sait mit fin à la carrière de Napoléon et clora celle de mon prince. Il ne me restera plus alors que Sainte- Hélène (au passage, pour ceux que ça intéresse, je recommande ce magnifique petit livre de Jean-Paul Kauffmann, La chambre noire de Longwood, qui raconte les derniers jours de l’Empereur à Sainte-Hélène). Je pourrai alors, comme Napoléon, commencer à m’enticher de jardinage à défaut d’autre chose.
Vous l’avez compris, ce samedi sera une journée particulière (une fois de plus, je ne fais pas référence au somptueux film d’Ettore Scola, que je vous invite à voir d’urgence). Il s’agira de savoir si je peux aller encore plus loin dans l’acceptation (ici, normalement, ma copine MP devrait poster un commentaire du genre : « t’es folle ! »), si c’est souhaitable, ou si, bombant le torse, serrant les dents et les miches, cadenassant le clapet du coeur qui ouvre les vannes aux larmes, je choisirai d’avancer malgré cette ultime défaite, et de jeter un dernier coup d’oeil sur le champ de ruine de ma vie sentimentale.
Ce jour le plus long dira si je suis une crotte (active ou passive), si je me comporterai comme un crotte, si je suis traitée comme une crotte, ramassée comme une crotte, ou si je choisis de me marcher dessus du pied gauche pour me porter bonheur.
Alea jacta est, comme dit l’autre. Sur ce, à demain pour la suite de mes palpitantes aventures. Et la petite chanson de circonstance, comme d’habitude. Le Débarquement revisité par Dalida, c'est quand même quelque chose :