J+17 : Si je suis célibataire, est-ce parce que j’ai des poils sous les bras ? (2/2)
Donc nous nous engouffrâmes, moi, mon tee-shirt échancré et mes poils sous les bras dans l’antre frais de ce taxi climatisé. Le chauffeur écoutait du James Brown, l’un de mes chanteurs préférés.
Une fois assise et mon adresse donnée, je vis le regard du chauffeur dans le rétroviseur. Un bref clin d’oeil, il me regardait en coin, puis il émit un petit rire : « hi hi ». Je n’y prêtai pas immédiatement attention. Quelques secondes plus tard, il recommença son manège : coup d’oeil dans le rétroviseur, regard appuyé sur moi, et à nouveau ce bizarre petit « hi hi ». Croyant être tombée sur un toqué et pour détourner son regard de ma personne, je lui dis : « vous écoutez du James Brown, j’adore ».
« Hi hi ».
Je lui demandai alors franchement ce qui le faisait rire. Il me répondit, avec un accent antillais très prononcé que je vous demande d’imaginer à défaut de pouvoir le reproduire correctement ici : « Hi hi. Ne c’oyez pas que je me moque de vous. Mais j’ai vu que vous po’tez les poils sous les b’was ».
Moi : « ???? ».
« J’ado’ les femmes qui po’tent les poils sous les b’was. Ma femme aussi po’te les poils sous les b’was. Mais elle, elle a aussi des poils pa’tout, pa’tout, pa’tout ». Elle a des poils su’ les jambes et su’ les cuisses et là et là et là et là. Il y en a qui disent que c’est une maladie, mais moi, je t’ouve ça t’ès joli. Hi Hi ».
Je souris et restai muette devant ce qui semblait être un compliment. Mais je dois avouer que j’étais assez ravie de ne pas avoir de poils « pa’tout, pa’tout, pa’tout » et « là et là et là et là ».
Trop de poils tue le poil, n’est-il pas ?
Et allez hop, pour clore cette saga du poil, une super petite chanson du groupe « Java », dont je vous offre les paroles et la musique :
Le Poil, paroles et musique par le groupe Java
(Extrait de l'album "Hawaï", mai 2000, Small records)
Le poil, chanson réaliste. (Musique.)
Chanson engagée. (On va pas se faire emmerder.)
C'était un jour de beau temps Dieu était de bonne humeur
Il avait créé la femme nue, quelle grossière erreur,
voyant ses fruits fragiles à la merci des chacals, il eut une idée lumineuse : le poil.
Au départ sur terre c'était Byzance, tout le monde m'a brossé dans mon sens,
l'argent rentrait dans la touffe, j'ai donc coté mes poils en bourse,
puis j'ai connu Marie-Chantal, elle avait la bouche en cul de poil,
on s'est quitté à un poil de l'épouser, le jour où elle a voulu m'décolorer.
Toutes ces bourgeoises qui s'épilent, ça me rase ça me barbe ça m'horripile,
je suis l'ennemi public, celui qu'on torture au rasoir bic.
Toutes ces bourgeoises qui s'épilent, ça me rase ça me barbe ça m'horripile,
dans un monde aseptisé, j'suis politiquement incorrect.
Un jour j'suis passé de mode, quel supplice, j'ai eu des démêlés de justice,
j'rasais les murs, j'était clandestin, traqué dans les moindres recoins coin-coin.
J’voulais pas finir comme fourniture, pour perruque ou brosse à chaussure,
par charter j'ai fuis le capitalisme, en Afrique où j'ai eu le paludisme.
Toutes ces bourgeoises qui s'épilent, ça me rase ça me barbe ça m'horripile,
je suis l'ennemi public, celui qu'on torture au rasoir bic.
Toutes ces bourgeoises qui s'épilent, ça me rase ça me barbe ça m'horripile,
dans un monde aseptisé, j'suis politiquement incorrect.
Bien trop malade j'ai du partir, on aurait dit un poil a frire,
mais j'ai trouvé mon bonheur c'est le principal, dans une communauté au Népal pal-pal.
J'ai fondé mon paradis fiscal, sur une baba cool en sandale,
mais avis a tout les crânes d'œufs, je serai de retour... en 2069.
Du côté des astres aujourd’hui, toujours n’importe quoi : “Vous aurez du mal à vous investir dans une relation qui pourtant, avait plutôt bien commencé.”
Quelle relation ??????????????
A part ça, question promesses de rencontres, réunion communiste ce soir à la section. L’élu y pointera-t-il le bout de son museau rouge ?
Je vous raconterai demain.