J+72 : Mon prince est venu, il m’a vue, m’a vaincue, puis il est partu. Puis reviendu. Puis repartu. Est-ce qu’il va reviendu et autres palpitants rebondissements

Publié le par jeveuxunamoureux

pastis51.jpgJe suis passée par différents états d’âne hier. Réveillée à 5h00 par mon fantôme et ma gueule de bois qui avait pour but de noyer mon fantôme. Ca n’a pas du tout marché. Donc re-joli mots sur des re-jolis cartons de couleur à mon aimé pour lui dire tendrement ce que j’ai sur et dans le coeur. De bien jolis mots encore qu’il ne mérite pas. Me recoucher à 9 heures ? J’ai essayé. Mais il a oublié son pull chez moi. Alors je me suis  recouchée, mais entortillée dans son pull. Du coup, impossible de me rendormir. Ca sentait bon son cou. Mhhhhhhh ! Donc je me suis re-levée. Ecrit un peu. Comment lui remettre mon mot cette fois-ci ? Il ne faut pas faire 2 fois la même chose. Donc j’ai banni la solution du bar de l’autre jour (cf. J+66 : 20 kilos de plomb – 10 kilos de plumes = 10 kilos de plomb (et pas 10 kilos de plumes) ). J’ai essayé de trouver son adresse, j’ai activé mes chiens de chasse, mais rien de rien.

 

poussee.JPGDonc je suis allée vérifier la poussée d’Archimède dans ma piscine de Montreuil en compagnie d’une copine pour voir si toute gueule de bois plongée dans un liquide autre que le pastis subit une poussée verticale dirigée de bas en haut, et d'intensité équivalente au poids du liquide absorbé. Si je vous écris, c’est que j’en suis ressortie vivante, malgré quelques égarements, dont celui de ma planche jaune fluo entre la piscine, la poste et le Crédit Agricole. Zut !

 

J’étais lavée de mes péchés, un peu plus fraîche, et prête à affronter le supermarché puisque depuis que je le connais, je ne me nourris plus que d’oeufs durs et de pastis. Ou presque. Et puis mon boxeur est revenu un peu me marteler l’estomac. Je vous jure que c’était lui, et pas les oeufs durs ou le pastis, ce dernier s'étant à peu près bien dilué dans le chlore.

 

Pile_de_linge11.jpgDe retour à la maison, j’ai regardé ma chambre. Avec mon centimètre de couturière, j’ai mesuré ma pile de linge à repasser : elle mesurait très exactement 1,19 mètres. Quant à la pile de papiers et de textes sur mon bureau qui menace à tout instant de s’écrouler dans un courant d’air, elle fait 42,9 centimètres de haut. Et je me suis dit que ce garçon qui m’empêche de penser à autre chose qu’à lui va finir par me faire vivre dans la crotte.

 

image_292_bernard-buffet-clown-tirant-la-langue.jpgPuis mon boxeur et moi, on est partis au boulot. Le visage un peu triste et pas du tout ouvert au regard d’autrui. D’un autrui mâle s’entend. Mais étrangement, en ce moment, malgré mon visage de clown horrible à la Buffet, je plais ! Mon visage rayonne apparemment. Mais à la manière de celui des martyres. La lueur divine peut-être, celle d’avant la mort, qui donne des grâces et des avant-goûts de Paradis...

 

Et pourtant, je me sentais toute renfrognée, recroquevillée de partout à l’intérieur de ma coquille, les deux coques scellées sur mon coeur comme sur une perle. Un vrai petit trésor ce coeur, qui ne sert à rien, l’espoir déçu d’une vie de collier qui fout l’camp, qui ne vieillira pas au cou d’une aïeule et que personne ne transmettra. Donc j’étais dans cette humeur là, et pourtant des hordes de mâles n’arrêtaient pas de me regarder, visiblement avec plaisir. Et je ne savais pas pourquoi. L’amour heureux, c’est bien connu, embellit. Mais l’amour qui ratatine, qui creuse une nouvelle ride, qui vide l’oeil et le remplit d’ombres, normalement, ça n’attire personne.

 

Absorbée que je suis en permanence, peut-être que l’hyper concentration intérieure qui me consume me donne un air intéressant ? Peut-être que j’irradie comme Fukushima Daiichi, peut-être faudra-t-il déverser sur moi des trombes d’eau plus importantes que Boyoma et Niagara réunies afin que je comprenne que l’amour est aussi dangereux qu’une centrale nucléaire. Peut-être faudra-t-il que je m’habille moi aussi en cosmonaute de papier mâché et que je coiffe un masque qui empêchera les radiations et les langues d’entrer dans ma bouche.

 

Je suis arrivée au boulot toute pleine de ça et avec toujours mon petit mystère à résoudre ? Comment trouver l’adresse à laquelle je lui posterai mes mots doux ? J’ai ouvert mon ordinateur. Pour vous dire à quel point je l’aime, des initiales de son prénom + du numéro de notre département et d’un tas de +++++ j’ai fait mon code secret d’ordinateur !

 

Puis j’ai encore fait des recherches pour trouver l’adresse. Mais nib. Peau d’balle, rien. Comment prendre contact avec un homme dont on n’a ni l’adresse, ni les téléphones et qu'on n'a pas les moyens de payer un détective ? Les mauvais esprits et les mauvaises esprites diront : « il est marié ! ». Eh bien non. C’est pire. Il vit chez ses parents. Maintenant savoir pourquoi il ne veut pas que j’appelle là-bas, mystère. Peut-être qu’il sont apparentés à la famille d’Hitler par une arrière grand-tante et qu’ils l’ont menacé de lui mettre la tête dans le four si une de ses copines appelait chez eux. Je ne sais pas. A moins que la drogue ne l’ait rendu complètement parano. Bref. J’en étais là, ruminant ma frustration de ne pouvoir communiquer, quand le dieu des Nathalie et des fous est venu frapper. Toc Toc. Le copain dont je vous parlais hier (cf. J+71 : aimer un homme pas comme il faut ou ne pas aimer un homme comme il faut, that is the question ), qui n’aime pas du tout mon amoureux, est passé en scooter devant un bar sur la terrasse de laquelle il y avait qui, entrain de boire une bière avec un copain ? Mon code d’ordinateur. Mon copain a pris garde de ne point montrer son museau et m’a tout de suite appelée.

 

Ni une ni deux. Qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai appelé le bar dont j’ai facilement trouvé le numéro :

 

-       Allô ? XB27 est là sur la terrasse (je viens de choisir ce pseudo idiot afin de ne pas le paranoier davantage en jetant son vrai nom au vent du blog. En réalité il ne s’appelle pas XB27). Vous pouvez me le passer, dis-je avec ma plus gentille voix au patron.

-       Oui, tout de suite, ne quittez pas (j’étais bien contente qu’il n’ait pas dit : « de la part de qui ? ». Comme quoi, l’assurance...)

-       Allô ? XB27?

-       Oui.

-       Ici la panthère rose. Ou plutôt non, l’inspecteur Clouzot

-       [silence]

-       Tu ne reconnais pas ma voix ? C’est Nathalie

-       Si.

[Là j’insiste exprès, malgré et à cause de sa voix d’iceberg]

-       Mon coup de fil te dérange ? Tu as l’air un peu étonné [là, je jubile vraiment. Un homme qui fait tout pour qu’on ne le piste pas, et que j’appelle de mon boulot, en sachant très exactement où il se trouve à 20h30, moi, ça me botte !].

-       Eh bien avec ce qu’on s’est dit la dernière fois au téléphone...

-       Oui, justement, je ne veux pas rester sur cette impression, sur cette colère, sur ces noms d’oiseaux, dis-je avec une suavité dans la voix qui bruissait comme du coton hydrophile.

[Là j’entends que sa voix se radoucit un peu].

-       Oui. Ce serait bien qu’on en parle.

-       Ok. Mais doucement et sans alcool. Alors comme je ne peux toujours pas t’appeler, j’attends ton coup de fil. Et je te raconterai comment je savais que tu étais là.

-       Ok.

-       Je t’embrasse.

 

page-448.jpgJe vous passe le reste. Je ne me souviens pas qu’il m’ait dit « moi aussi ». Mais là où j’ai manqué d’esprit d’à-propos, c’est que j’aurais pu lui fixer un rendez-vous directement ce soir, puisque exceptionnellement je ne travaille pas. Mais finalement, c’est mieux. Il faut qu’il repose un peu. Peut-être qu’apaisé par ma voix de coton hydrophile, la nuit et le matin portant conseil, il m’appellera.

 

Voilà où nous en sommes. Vous voyez, c’était un long épisode. Maintenant, s’il n’appelle pas dans la journée, j’ai décidé d’aller lui porter mon mot ce soir à 21h30, dans un bar ou un autre. Et ma discussion douce, je la veux ! Quitte à lui foutre ma lettre dans la gueule, s’il ne la veut pas (la discussion).

 

Non. En vrai, j’ai décidé de faire un peu ma fille. Charmante, douce, drôle, enjôleuse, compréhensive, séduisante et avec de jolis griffes verbales qui égratignent au passage car faut pas pousser mémé dans les orties quand même. Comme ça, s’il ne veut plus de moi, et bien il aura au moins des tas d’regrets. Car on quitte moins facilement un charmant paquet de coton hydrophyle avec un joli rouge-à-lèvres qu'on a devant soi qu'un clown à la Buffet qui vocifère au téléphone. 

 

boules-coton-soin-medical-x2100.jpg  

Et en attendant 21h30, j’ai des milliards de choses à faire : une planche de piscine à acheter, 2 scientifiques de renom à aller interviewer, et une assemblée générale du parti communiste à 19h00. J’ai donc de quoi m’occuper et ne point trop penser à lui.

 

Je me suis couchée un peu ragaillardie. Mais aujourd'hui, je me suis levée avec une immense tristesse et allez savoir pourquoi, une énorme envie de pleurer. On appelle ça avoir le coeur gros. Sans doute parce que j'ai une fois de plus dormi avec son pull. Et que deux pigeons sont entrain de roucouler sur mon balcon en laissant des crottes partout. 

 

coeur-copie-1.jpg

Allez, il est temps de nous quitter. J’en ai déjà beaucoup trop dit. Souhaitez-moi bonne chance. Envoyez-moi vos bonnes ondes. Je vous laisse avec une charmante petite chanson chantée par les Soeurs Etienne.

 

 

 

POST-SCRIPTUM : une de mes merveilleuses copines m'a fait très justement remarquer que je ne parle plus politique ces derniers temps. Alors je vous dis humblement petit 1, que j'en ai bien conscience et que j'ai déjà battu ma coulpe dans le billet J+58 : après les questions cons, viennent les affirmations cons et petit 2 que ce blog ne s'appelle pas jeveuxducommunisme. Quand on est amoureux on n'est plus mi-femme, mi-communiste. On est juste une amoureuse. L'amour ne  profite qu'à Sarkozy. Comme avec TF1, pendant ce temps-là, on ne pense pas à lui faire la guerre. Je passe mon bâton politique momentanément à ma merveilleuse copine. Quant à mon bâton merdeux amoureux, je vais essayer de ne pas m'assommer avec.

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M
<br /> Partu, reviendu, repartu .... disparu ??????????<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Ou mordu ? Je verrai. S'il me rappelle avant dimanche minuit (l'heure du crime et de Cendrillon). C'est la limite que je me (lui) ai fixée. Et après, il faudra juste que je fasse un stock de<br /> mouchoirs et de pastis.<br /> <br /> <br /> <br />